Godspeed You Black Emperor! - Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven (par Eric)

lundi 31 août 2009

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En réaction au commentaire de Laurent sur la rareté des œuvres à caractère répétitif et élitiste, Franck nous a dégotté Godpspeed You Black Emperor !. Au menu, une conception plus proche d’une symphonie moderne que d’un album rock : des violoncelles, des violons, des percus et des guitares en pleine recherche d’une musique énigmatique au croisement de la B.O. d’un Gilliam et de la musique tribale. Oui, c’est ça, j’ai l’impression, en écoutant ce Cd, d’être immergé dans un film où l’environnement est sauvage et beau…

Bon, c’est expérimental et instrumental, excepté les quelques voix samplées, les morceaux sont longs (voir archi-longs, 32’ par ex.), c’est parfois torturé et juste après, d’une sérénité aboutie. Le 3° morceau “Sleep” en est la parfaite illustration : il dure 23’18, commence par le récit du vieil homme qui raconte que les choses ont changées là où il vit et que plus personne ne dort sur cette plage… Et là, la guitare place quelques grattés d’accords avec un violoncelle plaintif qui l’accompagne. C’est tout juste si on entend pas les mouettes et le vent qui reste l’unique témoin de l’histoire de l’endroit. Le rythme s’installe, toujours avec les sons lancinants des cordes derrière la guitare puis le violon au son saturé fait son apparition et bouscule le rythme. On se prend à fusionner avec les éléments, à rentrer en contact avec l’indicible, à éveiller l’animal et à oublier où nous étions quelques minutes plus tôt tellement cela va au-delà de ce qu’on a l’habitude d’entendre et que ça s’adresse directement à ce qu’il y a de plus ancien en nous…

Le rythme s’accélère et les sons saturés de la guitare et du (ou des ) violon s’intensifient dans une architecture musicale qui est là pour nous rappeler qu’au-delà de toute la musique formatée que l’on entend aujourd’hui, la seule musique qui vaille la peine est celle qui nous permet d’atteindre l’émotion, seul langage universel.

En écoutant cela, de là où je suis, les chansonnettes des Beatles m’apparaissent dérisoires, les Stones se trémoussent inutilement… C’est intense et pleinement original. C’est triste et épique en même temps, j’ai du mal à expliquer. Une fresque charpentée et charnelle ai-je pu lire sur un blog, tout est là dans ces quatre morceaux, une antenne pour le paradis dit le titre…

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