Les inavouables 2 - The Dream Syndicate live at Raji's

vendredi 23 août 2013

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The Dream Syndicate live at Raji's

« Ladies & Gentlemen, the fabulous Dream Syndicate » c’est sur ces paroles que s’ouvre l’album live qui sonne le glas de ce groupe californien. Les années 80 ont été une période d’émergence et de créativité. Le Hip-Hop s’est imposé. La new-wave et toutes ses déclinaisons ont bourgeonné comme autant de petits papillons noirs. L’électro, la house, l’acid nous ont offert de grands sourires jaunes.


Et puis issu de la scène punk, le rock alternatif faisait, quant à lui, sa crise d’adolescence. Une maturation qui ne fut pas assumée par tous et qui engendra son lot de réactionnaires. Dont les Dream Syndicate ! Ceux-ci prônaient le retour aux sources du rock pré-woodstock. Une autre ère sur laquelle s'appuya Steve Wynn, et Kendra Smith pour former le rock garage des Dream Syndicate.
Mais l'album avec lequel je les découvre est le Live au Raji’s qui sort en 1989. A l'époque je me baigne surtout de l'emphase des The Mission, Sisters of Mercy, du Live After Death de Maiden ou encore de Nocturne de Siouxsie.  A l'écoute du live des Dream Syndicate, je suis marqué par la spontanéité et la simplicité du concert au point de l’écouter en boucle pendant quelques semaines.

En réalité le groupe est déjà moribond et disloqué. Il n’est plus qu’un faire-valoir pour la voix et la guitare de Steve Wynn. L'album regroupe les grands titres que le groupe a pu produire tout au long de la décennie (Merritville, Medecine show, Forest for the trees). Une interprétation cinglante, énergique et pleine de maîtrise. A cet instant, Steve Wynn cristallisa pour moi l’image d’un leader supporté par ses musiciens. D’un guitar hero libre d’interpréter ses chansons dans un champ d’action complètement ouvert. Il pose sa voix et démarre certains morceaux a capella.  Il gratte les accords, part en solo, use de sa guitare en larsen, à contretemps, en distorsion. Il est libre d’emmener le morceau là où il l’entend.

Des « fabulous Dream Syndicate », Steve crie « I’m the Dream Syndicate ». Il en fait de trop. Son chant de gloire résonne comme le glas.

Le groupe n’a plus de raison d’être ; il s'efface devant son chanteur. La Californie fonctionne au rock fm, au heavy métal et aux B.O. hollywoodiennes. Sonic Youth a dégainé son Teenage Riot. Le grunge prend déjà la place qui lui est due. Déplaçant ainsi l’attention vers Seattle. Sur ma cassette maxwell, un autre live sera bientôt enregistré et il se verra difficilement détrôné : le Weld de Neil Young.

La carrière solo de Steve Wynn, elle, se fera en demi-teinte véhiculant une image de rockeur crooner désœuvré. La récente tournée anniversaire des Dream Syndicate finira d’enfoncer le clou. Traverser les époques n’est pas donné à tout le monde.  

Franck

Les inavouables 1 - Yngwie, le suédois volant...

mercredi 24 juillet 2013

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Difficile aujourd'hui d'avouer qu'on a été un jour fan d'Yngwie Malmsteen... Yngweee what ? Vous ne connaissez pas l'historique de ce guitariste suédois mégalomane à l’extrême mais oh combien novateur pour l'époque ?
Petit rappel... Lars Johan Yngve Lannerbäck naît en 1963 en Suède et à 21 ans, il sort une bombe pour l'époque : le Yngwie J. Malmsteen's Rising Force ! Sous ce nom d'album pompeux et quasi imprononçable se cache un bijoux pour tout gratteux qui se respecte. Plus fort que Blackmore sur ses propres terres, plus rapide que Becker et Friedman réunis, plus classique que Vinnie Moore, Yngwie le Viking invente la fusion entre la musique baroque et le hard rock (Bon, 10 ans plus tard que Blackmore mais bon...).
C'est un séisme dans le monde de la six-cordes tellement le jeu du bonhomme est fluide, rapide et rempli de feeling. On n'a plus connu ça depuis Van Halen en 78 !

Personnellement, je le découvre l'année suivante avec le "Marching Out", son 2° album. Celui-ci est brut de décoffrage, mal mixé, des sons rêches et des compos inachevées mais le talent est là, indéniable. On s'attend à une carrière en or seulement voilà, le gars a un sale caractère, est parano et est plus que penché sur la dive bouteille (penchant qui lui vaudra d'ailleurs plusieurs accidents en voiture). Dès sont troisième album, il vire au Hard FM, très en vogue à l'époque, et on constate que, si il est brillant guitariste, il est nettement moins bon comme compositeur. Du encore très bon Trilogy au moyen "Odyssey", on sent que le virtuose venu du froid est déjà en panne d'inspiration et va commencer à se parodier lui-même. Il va devenir une sorte de caricature du guitar-hero avec ses moulinets sur scènes, ses coups de pieds en l'air, ses bracelets en or massif et ses Ferrari pleins ses garages...
10 ans plus tard, en 1993, il est cramé, arrive bourré sur scène la plupart du temps, ses musiciens le fuient (12 chanteurs en 16 ans quand même) et ne parvient plus à étonner qui que ce soit... Le sommet de cette déchéance vient en 1998 où il compose le "Concerto Suite For Electric Guitar & Orchestra In Eb Minor, Opus I - Millenium" (rien que ça) avec l'Orchestre Philharmonique de Prague. L'ensemble se révèle démesuré et désespéré...

Mais je reste fan (inavouable) du bonhomme, enfin de ses premiers albums même si cela reste difficilement écoutable aujourd'hui. Je me rappelle l'avoir vu au Vooruit à Gand pour la tournée Eclipse, il était en grande forme (j'ai même reçu un onglet !) mais déjà il en faisait trop sur scène étouffant quasi toute le reste du groupe pourtant brillant.

Dieu vivant au Japon et idole des pays de l'Est (il a été l'un des tout premier à se produire là-bas) , le Maestro ne se produit plus aujourd'hui que pour un dernier carré de fans, ayant définitivement vidé son sac de gammes inspirées (en mineur harmonique) depuis déjà longtemps...

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