Blind (par Franck)

mercredi 30 septembre 2009

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Le talent est une chose relative. On en accordera à un imitateur qui collera à la perfection à son modèle. On en accordera à un instrumentiste qui interprétera fidèlement et subtilement une œuvre classique. On en accordera à un plasticien qui produira une œuvre baroque, provocante car on jugera la qualité de son expression. Le rock, la variété, la musique populaire, ne dérogent pas à ces règles. Le talent est un subtil équilibre entre l’énergie dépensée à jouer et d’autres qualités (les arrangements, la composition des morceaux, l’originalité). Parfois, l’énergie et l’originalité suffisent. On touche à la superbe quand les qualités du musicien nourrissent cela. Par contre, rien n’est plus ennuyeux qu’une leçon de virtuosité.

De la spontanéité, de l’urgence, ici, il n’y en a pas. L’album est construit au fil à plomb. Tout a été dessiné, arrêté et recouvert de laque. La production et les arrangements sont gigantesques. L’album sonne comme une cathédrale. Il brille, il scintille de milles feux mais jamais il ne flamboie. Une cathédrale avec beaucoup de prétentions mais sans vie spirituelle. L’architecture est robuste et élaborée mais cela n’en fait pas un concept album. Il n’y a pas de fil conducteur. Juste des morceaux savamment assemblés. Le mortier est de qualité. On croit reconnaître un sample de Carmina Burana, un passage de Chopin en fin de morceau pour enchaîner avec la mélodie et asseoir l'ambiance générale de l'album. Et puis ça sonne, mais ça sonne comme un panthéon. On rend hommage, ou on s’inspire, des gloires du passé. En tout cas, le groupe a compris et intégré le savoir-faire de bonne-maman Freddy Mercury et de papy Martin Gore. A tel point que certains morceaux sonnent comme du… Hommage, inspiration voire reprise d'une recette qui a fait ses preuves. Si seulement l’album, le groupe avaient un peu plus d’identité, d’authenticité, cette cathédrale sonnerait moins vide et la démarche moins dérangeante. Du talent, sur cet album, il y en a peu, ou alors celui de l'imitation et de la pièce montée. Une cathédrale certes mais pour laquelle les portes du panthéon resteront fermées.

Nouveau principe sur Zikzikcoincoin

lundi 28 septembre 2009

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J’ai remarqué que lorsque l’on s’exprimait sur un artiste ou sur une œuvre, il nous était très difficile de ne pas commencer par aller lire tout ce que le Web nous offrait comme informations. Et donc, parfois sans avoir écouté l’œuvre, nous étions déjà orientés par la lecture de plusieurs articles…

J’ai donc proposé à mes potes Laurent et Franck de rédiger ces billets en blind, autrement dit sans connaître l’artiste ni le titre de la galette !

Voilà comment ça se passe maintenant : un des trois protagonistes choisit un Cd mais cache les informations  aux autres. Il procure la galette anonyme et rédige de son côté un article plus structuré sur le contexte et le parcours de l’œuvre, article qui paraîtra en dernier. Les deux autres rédigent en fonction de leur ressenti sans être “pollué” par diverses orientations. En fait, ils vont faire parler leurs oreilles et beaucoup moins la tête…

A suivre…

Godspeed You Black Emperor! - Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven – Cd N°4

mardi 15 septembre 2009

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Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven

Godspeed You Black Emperor! - Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven

Site officiel du groupe

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Quelques extraits :

(A venir)

Godspeed You Black Emperor! - Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven (par Franck)

lundi 7 septembre 2009

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Godspeed est une utopie. Un groupe construit sur un idéal. La réunion de musiciens dans un même but : exprimer leur désir de démocratie, de collectivité participative, d’antimilitarisme, d’anticapitalisme. Où chacun joue à égal de l’autre, où l’on improvise, où l’on accorde de la place à chacun. Le collectif a parfois compté plus de quinze membres. Une musique totalement instrumentale faite d’ascension sonore, de cordes, de violon, de guitares électriques, de dissonance et d’harmonie. Une utopie que ce groupe, mais leur musique l’est plus encore. Portée par le vœu de toucher à ce que la musique a d’universel, elle doit se suffire à elle-même et exprimer les engagements politiques et sociaux de ses auteurs.

Godspeed You! Black Emperor, plus qu’un groupe et des albums, est un climat sonore. Beau et sombre comme une nuit d’orage. Une musique qui s’installe, qui gronde, qui est touchante et pleine d’envolées. Lift Your Skinny Fists Like Antennas To Heaven s’articule d’ailleurs en quatre longs morceaux post-rock voire progressif de pratiquement vingt minutes. En trois albums à l’identité forte, le groupe s’est imposé comme une référence dans l’histoire du rock. Le collectif est disloqué depuis 2002. Les membres continuent à graviter autour du label Constellation et des groupes comme Silver Mt Zion, Hanged Up ou Do Make Say Think. On épinglera aussi la collaboration ou le retour à l’utopie le temps du collectif monté autour de Vic Chesnutt et de son magnifique North Star Deserter.

Godspeed You Black Emperor! - Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven (par Laurent)

mardi 1 septembre 2009

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Que cette écoute fut pénible ! J'ai bien cru ne jamais arriver au bout de cet album ! Sans doute à cause de l'atypie de cette réalisation. Je m'explique...

Tout d'abord, l'album contient quatre plages de vingt minutes. Sur un disque, quand vous n'aimez pas une chanson, vous passez à la suivante : ça ne fait que trois ou quatre minutes de déchet. Ici, c'est immédiatement un quart de la galette qui part à la poubelle. Dans le cadre d'une critique, vous admettrez que ça n'est pas très favorable (sauf si vous devenez fan inconditionnel).

Côté références, j'ai rapidement pensé à Roger Waters pour ses utilisations de commentaires et d'ambiances déprimantes, un peu Peter Gabriel dans ses essais Real World et The KLF pour ses expérimentations Chill Outesques.

Au niveau de la construction des morceaux, c'est malheureusement toujours le même schéma qui est employé : une succession de crescendos et des mélodies (hyper) répétitives. Les quatre extraits ont la même facture. J'ai franchement eu l'impression de réécouter le même morceau chaque fois.

Pire que tout, je me suis senti agressé par certains passages expérimentaux qui ressemblaient plus à un test auditif chez l'O.R.L. qu'à une composition musicale. Une torture.

Au final, j'ai été déçu par un album qui semble devoir être écouté lors d'un trip hallucinogène pour pouvoir être apprécié. Pas de bol, j'étais pas « pété » lors de la lecture. Une réalisation qui me reste un peu en travers des oreilles, une sorte de composition anti-conformiste pédante qui filera rapidement dans la corbeille virtuelle de mon ordinateur.

« Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven » me fait penser à cette attirance qu'ont eu les jeunes pour les voitures Trabant à la fin des années 80. C'était hype... sans plus.

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