Bar Kokhba “Lucifer. The Book of Angels vol. 10” – Eric

mercredi 27 janvier 2010

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barkokhba_luciferSans vouloir entrer dans les détails (j’en serais incapable) de la nébuleuse du monde de Zorn (oh, ça fait un peu Toy Story, comme intro :-)), Bar Kokhba est une xième émanation du groupe de jazz créé par Zorn himself, Masada. Tout comme Masada (Site historique situé en Israël), Bar Kokhba emprunte son nom à l’histoire d’Israël (c’est le nom d’une révolte importante des juifs contre l’empire romain). Le projet est donc empreint d’une forte identité culturelle juive… “Lucifer Vol.10” s’inscrit dans une série d’albums donc chacun porte le nom d’un ange cité dans la Torah. Sur papier, le line-up est impressionnant (Ribot, Cohen, Douglas, Baron, etc…). Lucifer étant l’ange le plus populaire (même si c’est pour de funestes raisons…), ce dixième opus serait-il le l’album de Zorn à absolument écouter ?

Je ne suis pas un spécialiste de jazz aussi je vais relater mes impressions de l’écoute sans entrer dans le débat de la construction harmonique mais plutôt sur la richesse des sons et des ambiances. Après consultation, je me rends compte qu’il s’agit d’un sextet, woaw, ça va faire du monde ça ! ;-) Je lance l’écoute, un peu dubitatif au départ, et je découvre un jazz oriental magnifique, riche avec des cordes splendides, une guitare magnifique de Ribot (un peu plus en retrait que d’habitude ?) et des percussions presque latines… Woaw, j’adore!

Dès le premier morceau, on est pris par l’ambiance et la dynamique des morceaux. L’alliance de la guitare et du violoncelle dans le thème est géniale, c’est léger et mélodique. Je redoutais le côté hermétique de ce genre d’œuvre mais je dois constater que cet album est accessible à tout auditeur aimant un jazz inspiré teinté de motifs de “Jewish music”. Je constate aussi avec bonheur qu’il n’y a pas ici de démonstration excessive comme souvent dans le jazz mais que les successions de thèmes sont bien amenées, claires voire dépouillées. Il est rare que l’égo des musiciens de ce calibre soit à ce point mis de côté pour une alchimie collective au plus grand bonheur de l’auditeur. Les mélodies parlent d’elles-mêmes, les dialogues apparaissent naturellement et on a parfois presque l’impression d’écouter une jam session tellement cela paraît instinctif à certains endroits… Les interventions de Ribot, comme aime ou pas, sont lumineuses et apportent un réel côté électrique dans cette ambiance très feutrée. On se retrouve ainsi dans un monde de sonorités jazzy ouatées aux thèmes hébraïques, c’est une réelle expérience de voyage que d’écouter cet opus.  Et c’est d’une sérénité…

Spain “The Blue Moods of Spain” – Cd N°7

jeudi 7 janvier 2010

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Un petit extrait :

tilidom.com

The Blue Moods of Spain - Laurent

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Plusieurs semaines m'ont été nécessaires pour écouter cet album et en écrire la critique. C'est dire si l'expérience a été difficile. Pour faire court, je n'ai pas apprécié l'album. Sans doute le manque de background attaché à l'artiste et à son concept...

Voici ma découverte de The Blue Moods of Spain, plage par plage :

It's so true - Immédiatement, ce morceau (le meilleur de l'album) me fait penser à quelque chose. Un tube des années 50 ou 60, je ne sais plus. Un truc énorme. Mais pas moyen de revenir sur le titre. Toujours est-il que c'est répétitif mais plaisant. Sauf... sauf qu'à un moment on (je) aimerait bien que « ça » démarre, que « ça » se lance. Attente non récompensée.

Ten nights - Ici aussi on est dans le répétitif, dans le calme, le relaxant. Voire le soporifique. On a l'impression que les musiciens se contiennent (de trop). L'ambiance est déprimante. C'est longuet.

Dreaming of love - Et zut ! Encore et toujours la même chose, la même construction musicale. Et c'est trop gentil, trop léger. Et surtout inutilement long. Argh ! Décidément, je n'y arrive pas. J'espère qu'on va m'offrir autre chose pour les pistes suivantes...

Untitled #1 - Le problème avec ce genre d'album, c'est que si on accroche pas au premier morceau... on court à la déception pour l'entièreté de l'œuvre. Ici, je me rends vite compte que le chanteur n'a pas de voix. Il soupire plus qu'il ne chante et parvient difficilement à hausser le ton. Techniquement, c'est trop aigu, trop piquant, trop travaillé. On a l'impression que les instruments ne forme pas un ensemble. Et une fois de plus, c'est long, très long. Et répétitif.

Her used to been - Je souffre. Les morceaux sont trop calqués les uns sur les autres. J'attends désespérément une envolée plus rock, plus pop. En vain. Et ce chanteur qui n'a pas la carrure pour mener l'exercice à son terme. Désolé. Je coince.

Ray of light - Ici, on a un morceau prometteur mais au final tout ça manque de fluidité. Pitié, changez de chanteur ! Une approche plus rock eut été un bon choix. Hélas, le groupe se cantonne à ses riffs répétitifs et ennuyeux.

World of blue - Le coup de grâce ! Dix minutes is te veel ! Ils ont décidé de m'achever, c'est pas possible.

I lied - Encore un morceau qui aurait mérité une autre approche. Mais non. Apparemment, l'album sera construit sur un moule unique. Artistiquement pauvre.

Spiritual - Que dire de plus puisqu'on reste sur le même thème ? Que l'effet stéréophonique arrive de façon inappropriée et désagréable ? Que « tchic - tchic - boum » pendant de longues minutes est abrutissant ?

En conclusion, mais vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé. Pas du tout. Peut-être faut-il écouter cet album à un moment particulier, dans un endroit spécifique ? Je ne sais pas. Pour moi, quelques accords et quelques riffs ne font pas de grands morceaux... voire de musique ! Je pense qu'il ne faut pas découvrir cet album comme moi, de but en blanc, sans liaison personnelle mais au contraire l'associer à un évènement, à une ambiance. Dommage pour moi.

The Blue Moods of Spain - Eric

lundi 4 janvier 2010

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spain Riff de basse lancinant et voix tranquille, c’est calme, reposant et ça nous laisse rêveur voire méditatif... Les chansons développent des ambiances pop mélancoliques soutenues par une voix posée et calme, une batterie feutrée et une guitare acoustique aux accords simples et efficaces. Ainsi commence l’album de Spain “The Blue Moods of Spain”. Spain ? Un groupe constitué autour de Josh Haden, qui n’est autre que le fils de Charlie Haden – célèbre contrebassiste qui jouait avec Don Cherry, Coleman, Jarrett, Shepp, Getz…

En écoutant “The Blue Moods of Spain”, tout y paraît si simple, à portée de main, humain. Les intro de basses apaisantes, les accords cristallins des guitares acoustiques, les mélodies épurées. “Des chansons lentes, belles, qu'on écoute en boucle, qu'on voudrait interminables, suspendues en l'air, hors du temps et des modes…” Intemporel est le mot qui convient le mieux à l’album, il aurait pu être composé et enregistré il y a 50 ans comme dans 50 ans…

Si le papa a certainement influencé le choix de l'instrument de Josh, la musique reste dans le monde folk-rock-blues, un blues acoustique parsemé de jazz (Ah, ces soli de guitares paisibles). Spain évolue dans une musique feutrée mais néanmoins efficace, magnifique en tout cas. Bien sur, le titre de l’album porte bien son nom, le folk-blues se révèle aussi marrant que le dernier Hawley (voir plus bas). Haden reste dans l’auto-apitoiement permanent, le regret, la plainte de l’amoureux mais ce n’est pas du pathos intellectualisé, c’est de l’humain, on est en pleine musique organique… Curieusement, cette musique ne déprime pas,au contraire, on la partage, on la vit… Oui, c’est ça, ça se vit, ça se ressent, il faut juste laisser sa raison un peu sur le côté et s’ouvrir aux émotions et aux sons…

Ca reste à écouter la nuit de préférence, pour profiter de l’ambiance feutrée… Late-night groove music comme disent les ricains.

Pour résumer très joliment, voici un petit texte de Pierre Terdiman sur l’album :

Je me suis fait avoir…

Pourtant je le savais bien qu'il ne fallait pas y toucher. Mais ça n'a rien changé. Une seconde d'inattention, et voilà, terminé, game over.

Changement de disque: « The Blue Moods of Spain”.

J'ai compris mon erreur dix secondes après les premières notes. Fallait pas le lancer, fallait pas le réécouter, fallait le laisser sous la pile. Je savais ça pourtant, y'a quelques années. Mais aujourd'hui je me suis fait avoir comme un débutant.

23h38, première note du premier morceau.

23h39, j'ai totalement oublié ce que j'étais en train de faire, le monde peut bien s'écrouler, je reste scotché sur Spain, incapable de faire autre chose qu'écouter.

23h40, j'éteins toutes les lumières, je m'allonge tout habillé, je ferme les yeux, le cocon douillet tissé par Josh Haden se referme sur moi, et selon toute vraisemblance un sourire niais orne probablement mon visage. Bonheur.Ray of Light et World of Blue marquent la transition entre le bout de réalité qui avait survécu dans la pièce et le rêve pur et dur. Je me suis endormi, je crois. C'est le silence qui m'a réveillé.

Ca faisait longtemps que j'étais pas retombé dans le piège Spain. Alors voilà mon nouveau fantasme officiel : the blue moods of Spain dans le Blue Lagoon (musique lente, idéale à cet endroit, j'ai honte de pas y avoir pensé plus tôt), ensorcelé par une jolie miss serrée contre moi, enivré par la fragrance de sa chevelure, envoûté par ses yeux…

En attendant, je me suis fait avoir. Comme un bleu…”

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