Zita Swoon “Paint Pictures on a Wedding Dress” & Arid “All Things Come in Waves”

lundi 26 juillet 2010

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Nouveau concept pour Zikzik pendant quelques semaines : le thème est le Rock belge ! Modus operandi :

  • Chaque auteur propose 2 albums d'un groupe belge
  • Il met à la disposition des 4 autres les 2 albums choisis
  • Celui qui choisit les albums les resitue contextuellement en quelques lignes avec les covers et fait sa chronique
  • Les autres chroniquent les 2 albums en même temps en 20 lignes max

Let’s goooooo ! Sourire

wedding

“Paint Pictures on a Wedding Dress” - 1998

Gros coup de coeur pour la découverte (tardive) de cet album dès les premières écoutes…

Mais resituons un peu l’opus, le fondateur, Stef Kamil Carlens est un musicien belge né en 1970 et est connu pour avoir été le bassiste et la seconde voix du groupe dEUS, il est le fondateur du groupe A Beatband, qui sera rebaptisé Moondog Jr. puis Zita Swoon.

Le groupe produit un patchwork musical, mélangeant rock, pop, blues, disco et même avec des influences afro-cubaines, en un ensemble prenant toute sa dimension en live. Après deux premiers albums plutôt blues, dont le très bon I Paint Pictures on a Wedding Dress (chroniqué ici), le groupe s'oriente vers un son plus disco - électro, sur son plus gros succès commercial à ce jour Life = A Sexy Sanctuary (2001). En 2005, nouveau changement de son, A Song About a Girls marque une progression vers un son plus chaud, avec des paroles en anglais et en français écrites par le polyglotte leader du groupe. Cet album contient également un duo avec leur compatriote Axelle Red, afin de leur ouvrir un public plus large. Dès 2006, le groupe tourne avec le concept "a band in a box", un show acoustique où le groupe joue en dessous du public.

En mars 2007, le groupe anversois sort un nouvel album, intitulé Big City. Zita Swoon confirme son empreinte d'authencité acoustique tout en élargissant son univers musical : ska, soul, reggae, funck et chanson française sont à la fête de ce nouvel opus que la critique salue comme l'album joyeux attendu. (Wikipédia)

Si Zita Swoon fait une pause pendant laquelle son leader s’oriente vers d’autres voies d’expression, nul doute que le futur projet "Zita Swoon Orchestra : un projet de musique instrumentale" fera encore parler de lui…

Zita Swoon, C’est l’histoire d’un groupe qui n’en finit pas de se réinventer, qui a constamment fait évoluer sa palette musicale en y ajoutant des notes folk, funk déjantéés, disco, soul, world ou encore chanson française, c’est dans le blues - et les singers-songwriters américains - qu’il plonge ses racines. "Au départ, je voulais créer un groupe de blues. Pas le blues classique : je pensais à des gens qui avaient utilisé le blues pour fouler d’autres chemins, mélanger les styles", raconte Stef Kamil Carlens. "Quelqu’un nous a un jour décrit comme des nomades culturels. J’aime cette image. On ne s’est jamais senti limité ni à un genre, ni à une discipline artistique" exprime le leader du groupe et c’est exactement ce qu’on ressent à l’écoute de cet album…

Bercé d’entrée de jeu par la voix harmonieuse de Carlens, le son s’oriente vers un folk blues-rock quelque part entre un Buckley (auquel ils rendent hommage dans “Song for a dead singer”) et un Neil Young en passant par le Bowie période Ziggy… Ce qui ressort immédiatement ce sont les sons inédits et d’ailleurs le nombre d’instruments joué par Carlens est surprenant (electric & acoustic guitar, rhodes, farfissa, melotron, sampling, …) ! C’est enlevé, ça donne une impression de gaité malgré le blues omniprésent voire parfois jazzy mais toujours surprenant et, avouons-le, parfois biscornu. C’est marrant, j’ai parfois l’impression que Arno n’est pas loin… Je suis perso fan du “My Bond With You And Your Planet Disco”, disco et funkysant à souhait dont la couleur annonce déjà l’orientation de l’album suivant…

Un disque inhabituel, surprenant, attachant.

arid things comes in waves

”All Things Come in Waves” - 2008

Ambiance radicalement différente avec le 3ème album d’Arid, groupe gantois. Finaliste d’un concours qui leur permet de graver un titre sur une compil’, ils sont repérés par une filiale de Sony avant de sortir leur premier album qui va les révéler au grand public : “Little Things of Venom”, gros succès en Belgique mais également sur le territoire américain. En 2002, leur deuxième album “All is quiet now” fonctionne moins bien et ne reçoit qu’un succès d’estime malgré le superbe single “You Are”. Le chanteur, Jasper Steverlinck, s’oriente alors vers une parenthèse solo qui lui réussit plutôt bien avec le succès de son album "Songs for Innocence", un des plus grands succès néerlandophones de l'année. En 2008 sort “All things come in Waves”, l’album de la maturité ?

Fini le folk blues empreint de fantaisie, place à une pop alternative mélodique et lyrique ou la voix de Steverlinck reste le principal ingrédient. Que dire sur ses envolées très “mercuriennes” sur le superbe et lyrique “If You Go” ou encore sur le plus électrique “'In praise of”. Mais en dehors des 3 morceaux phares de l’album (j’ajoute aux deux précédemment cités “Words”), on a le sentiment que le groupe n’est plus aussi inspiré que sur le premier album, qu’il s’appuye trop sur la voix (exceptionnelle) de Jasper. On a un goût de trop peu, c’est clair et on aurait aimé un peu plus de travail au niveau de la finition des morceaux et sur la construction musicale trop simpliste (pour faire de la place au chant ?). Certains sons sont dépassés et les tempos sont uniformes…

Bref, fan absolu de la voix du monsieur, je reste déçu (et je le serai encore davantage par le dernier opus), je ne peux que constater qu’un environnement acoustique tout en nuance siérait mieux à la voix et que les instrumentistes ne lui servent que de support. L’inspiration n’est pas toujours au rendez-vous, alors, Arid groupe d’un seul album ?

L’avis de Franck (18/08) :

Arid

Arid, voilà bien un groupe qui me laisse bien sec. Je sais c’est facile mais tellement vrai. Deux concerts à 10 ans d’écart ont confirmé ce sentiment. Non pas que le groupe soit mauvais. Ils ont tout pour faire une belle carrière internationale et ce dès leurs débuts. La voix de Jasper Steverlinck est la pierre angulaire du projet. Haute, maîtrisée au service d’un pop-rock passe-partout. Il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. Après tout Jeff Buckley n’a pas fait mieux ! Si une reprise qui accroche. A trop surfer sur les cendres du songwriter, à tant vouloir renier son identité belge, le groupe peine à se créer un nom. 2008, 10 ans après les débuts, sort « all things come in waves » plus de lyrisme toujours moins d’inspiration (on est plus très loin d’un Queen période The Miracle), un pas de plus dans leur traversée du désert.

Zita Swoon

Dans le paysage musical belge, Zita Swoon est probablement un des groupes les plus passionnants de ces dix dernières années. Stef Kamil Carlens et son acolyte Tom Pintens ont fait de Zita Swoon un kaléidoscope musical passant du rock au funk, du disco à la chanson populaire. Porté par le titre « My bond with you and your planet : Disco !  » l’album fut le premier grand success du groupe. Pourtant avec le recul on se dit que Zita Swoon était encore bien loin de dévoiler toute la carrure musicale que le groupe aura plus tard. Personnellement je garde une préférence pour l’album « A band in a box ». Mais avec Zita Swoon ce n’est pas une question de qualité, c’est une question de goût.

L’avis de Seb (23/09) :

Critiquer des albums de rock belge… quelle idée ! Si cette idée, entre autres un aspect ludique permet de faire connaitre des perles rares qui hantent ma médiathèque et en découvrir de retour, cela devient une excellente idée.

Pour cette première critique, choix du sort, ce sont deux albums très différents, très distants tant en temps qu’en influence qui ont étés choisis par Eric.

Connaissant depuis sa sortie en 98 l’album des Zita Swoon, l’ayant fait tourner des heures durant à l’époque dans ma platine, je me suis dit qu’il serait plus intéressant de commencer par l’autre album sélectionné, qui pour moi était inconnus.

Arid - All Things Come in Waves

En fait « inconnus », cet album ne peut l’être tant le matraquage médiatique autour du groupe et des certains singles à été intense. (sur des titres comme « Words » ou « Why do you run » entre autres).

Adepte du « point de tension mélodique», cher à d’autres groupes belges dont dEUS, et qui propose une augmentation d’énergie sans changer de tempo ni d’harmonie, en modulant simplement autour du thème (« Right this time »), Arid sait au mieux tirer parti du peu de variété des harmonies en cassant ses rythmes métronomiques par des moments plus sirupeux (comme dans le passage mélo(dique) de « I hear voices »).

Cet album bien que très mièvre, et manquant de relief, propose

Arid c’est !

Arid c’est comme Queen sans Freddy, comme du Muse sans basses plombée et guitare dégoulinantes, comme un groupe de brit-pop sans les tabloïds qui vont avec, …

Arid ce n’est pas !

Un groupe de rock belge, … en tout cas ca n’en a pas le gout, l’odeur, la forme et la consistance.

Malgré tout souhaitons leur bonne chance pour leur nouvel album sorti ce début mars et dont nous ne manquerons surement pas d’entendre encore certains de ses fruits sur les ondes dans les mois qui viennent.

Zita Swoon

Dès son départ de dEUS, il était écrit que Stef kamil carlens, devenu guitariste chanteur, ne sortirai pas des spotlight. Et quand Everyday I Wear a Greasy Black Feather on my Hat (premier vrai album d’après dEUS débarque en 95, c’est la claque.

Je me rappelle pour les avoir vu, à cette époque dans un obscure salle de Liège, combien la richesse des instrumentations de Tom Pintens et la voix de paon en rut de Stef pouvait se faire dresser la pilosité des plus aguerris à la vague pop/rock flamande.

I Paint Pictures on a Wedding Dressest avec A Song About A Girls , a mon avis le meilleur de ce que Zita Swoon peut faire. Amener un coté intimiste et jazzy dans des mélodies et des rythmes tantôt blues, tantôt afro-cubain, tantôt rock, mais toujours « traditionnellement flamand ».

Dans cet album « coup de cœur » deux titres me sont encore plus cher « Our daily reminders » qui en live au Pukkelpop 99 m’a tiré des larmes (et je suis pas « bon public »)… et « One perfetct Day » … qui rappelle combien Stef a manqué par la suite à dEUS en terme de voix et d’harmonie.

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