Zita Swoon “Paint Pictures on a Wedding Dress” & Arid “All Things Come in Waves”

lundi 26 juillet 2010

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Nouveau concept pour Zikzik pendant quelques semaines : le thème est le Rock belge ! Modus operandi :

  • Chaque auteur propose 2 albums d'un groupe belge
  • Il met à la disposition des 4 autres les 2 albums choisis
  • Celui qui choisit les albums les resitue contextuellement en quelques lignes avec les covers et fait sa chronique
  • Les autres chroniquent les 2 albums en même temps en 20 lignes max

Let’s goooooo ! Sourire

wedding

“Paint Pictures on a Wedding Dress” - 1998

Gros coup de coeur pour la découverte (tardive) de cet album dès les premières écoutes…

Mais resituons un peu l’opus, le fondateur, Stef Kamil Carlens est un musicien belge né en 1970 et est connu pour avoir été le bassiste et la seconde voix du groupe dEUS, il est le fondateur du groupe A Beatband, qui sera rebaptisé Moondog Jr. puis Zita Swoon.

Le groupe produit un patchwork musical, mélangeant rock, pop, blues, disco et même avec des influences afro-cubaines, en un ensemble prenant toute sa dimension en live. Après deux premiers albums plutôt blues, dont le très bon I Paint Pictures on a Wedding Dress (chroniqué ici), le groupe s'oriente vers un son plus disco - électro, sur son plus gros succès commercial à ce jour Life = A Sexy Sanctuary (2001). En 2005, nouveau changement de son, A Song About a Girls marque une progression vers un son plus chaud, avec des paroles en anglais et en français écrites par le polyglotte leader du groupe. Cet album contient également un duo avec leur compatriote Axelle Red, afin de leur ouvrir un public plus large. Dès 2006, le groupe tourne avec le concept "a band in a box", un show acoustique où le groupe joue en dessous du public.

En mars 2007, le groupe anversois sort un nouvel album, intitulé Big City. Zita Swoon confirme son empreinte d'authencité acoustique tout en élargissant son univers musical : ska, soul, reggae, funck et chanson française sont à la fête de ce nouvel opus que la critique salue comme l'album joyeux attendu. (Wikipédia)

Si Zita Swoon fait une pause pendant laquelle son leader s’oriente vers d’autres voies d’expression, nul doute que le futur projet "Zita Swoon Orchestra : un projet de musique instrumentale" fera encore parler de lui…

Zita Swoon, C’est l’histoire d’un groupe qui n’en finit pas de se réinventer, qui a constamment fait évoluer sa palette musicale en y ajoutant des notes folk, funk déjantéés, disco, soul, world ou encore chanson française, c’est dans le blues - et les singers-songwriters américains - qu’il plonge ses racines. "Au départ, je voulais créer un groupe de blues. Pas le blues classique : je pensais à des gens qui avaient utilisé le blues pour fouler d’autres chemins, mélanger les styles", raconte Stef Kamil Carlens. "Quelqu’un nous a un jour décrit comme des nomades culturels. J’aime cette image. On ne s’est jamais senti limité ni à un genre, ni à une discipline artistique" exprime le leader du groupe et c’est exactement ce qu’on ressent à l’écoute de cet album…

Bercé d’entrée de jeu par la voix harmonieuse de Carlens, le son s’oriente vers un folk blues-rock quelque part entre un Buckley (auquel ils rendent hommage dans “Song for a dead singer”) et un Neil Young en passant par le Bowie période Ziggy… Ce qui ressort immédiatement ce sont les sons inédits et d’ailleurs le nombre d’instruments joué par Carlens est surprenant (electric & acoustic guitar, rhodes, farfissa, melotron, sampling, …) ! C’est enlevé, ça donne une impression de gaité malgré le blues omniprésent voire parfois jazzy mais toujours surprenant et, avouons-le, parfois biscornu. C’est marrant, j’ai parfois l’impression que Arno n’est pas loin… Je suis perso fan du “My Bond With You And Your Planet Disco”, disco et funkysant à souhait dont la couleur annonce déjà l’orientation de l’album suivant…

Un disque inhabituel, surprenant, attachant.

arid things comes in waves

”All Things Come in Waves” - 2008

Ambiance radicalement différente avec le 3ème album d’Arid, groupe gantois. Finaliste d’un concours qui leur permet de graver un titre sur une compil’, ils sont repérés par une filiale de Sony avant de sortir leur premier album qui va les révéler au grand public : “Little Things of Venom”, gros succès en Belgique mais également sur le territoire américain. En 2002, leur deuxième album “All is quiet now” fonctionne moins bien et ne reçoit qu’un succès d’estime malgré le superbe single “You Are”. Le chanteur, Jasper Steverlinck, s’oriente alors vers une parenthèse solo qui lui réussit plutôt bien avec le succès de son album "Songs for Innocence", un des plus grands succès néerlandophones de l'année. En 2008 sort “All things come in Waves”, l’album de la maturité ?

Fini le folk blues empreint de fantaisie, place à une pop alternative mélodique et lyrique ou la voix de Steverlinck reste le principal ingrédient. Que dire sur ses envolées très “mercuriennes” sur le superbe et lyrique “If You Go” ou encore sur le plus électrique “'In praise of”. Mais en dehors des 3 morceaux phares de l’album (j’ajoute aux deux précédemment cités “Words”), on a le sentiment que le groupe n’est plus aussi inspiré que sur le premier album, qu’il s’appuye trop sur la voix (exceptionnelle) de Jasper. On a un goût de trop peu, c’est clair et on aurait aimé un peu plus de travail au niveau de la finition des morceaux et sur la construction musicale trop simpliste (pour faire de la place au chant ?). Certains sons sont dépassés et les tempos sont uniformes…

Bref, fan absolu de la voix du monsieur, je reste déçu (et je le serai encore davantage par le dernier opus), je ne peux que constater qu’un environnement acoustique tout en nuance siérait mieux à la voix et que les instrumentistes ne lui servent que de support. L’inspiration n’est pas toujours au rendez-vous, alors, Arid groupe d’un seul album ?

L’avis de Franck (18/08) :

Arid

Arid, voilà bien un groupe qui me laisse bien sec. Je sais c’est facile mais tellement vrai. Deux concerts à 10 ans d’écart ont confirmé ce sentiment. Non pas que le groupe soit mauvais. Ils ont tout pour faire une belle carrière internationale et ce dès leurs débuts. La voix de Jasper Steverlinck est la pierre angulaire du projet. Haute, maîtrisée au service d’un pop-rock passe-partout. Il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. Après tout Jeff Buckley n’a pas fait mieux ! Si une reprise qui accroche. A trop surfer sur les cendres du songwriter, à tant vouloir renier son identité belge, le groupe peine à se créer un nom. 2008, 10 ans après les débuts, sort « all things come in waves » plus de lyrisme toujours moins d’inspiration (on est plus très loin d’un Queen période The Miracle), un pas de plus dans leur traversée du désert.

Zita Swoon

Dans le paysage musical belge, Zita Swoon est probablement un des groupes les plus passionnants de ces dix dernières années. Stef Kamil Carlens et son acolyte Tom Pintens ont fait de Zita Swoon un kaléidoscope musical passant du rock au funk, du disco à la chanson populaire. Porté par le titre « My bond with you and your planet : Disco !  » l’album fut le premier grand success du groupe. Pourtant avec le recul on se dit que Zita Swoon était encore bien loin de dévoiler toute la carrure musicale que le groupe aura plus tard. Personnellement je garde une préférence pour l’album « A band in a box ». Mais avec Zita Swoon ce n’est pas une question de qualité, c’est une question de goût.

L’avis de Seb (23/09) :

Critiquer des albums de rock belge… quelle idée ! Si cette idée, entre autres un aspect ludique permet de faire connaitre des perles rares qui hantent ma médiathèque et en découvrir de retour, cela devient une excellente idée.

Pour cette première critique, choix du sort, ce sont deux albums très différents, très distants tant en temps qu’en influence qui ont étés choisis par Eric.

Connaissant depuis sa sortie en 98 l’album des Zita Swoon, l’ayant fait tourner des heures durant à l’époque dans ma platine, je me suis dit qu’il serait plus intéressant de commencer par l’autre album sélectionné, qui pour moi était inconnus.

Arid - All Things Come in Waves

En fait « inconnus », cet album ne peut l’être tant le matraquage médiatique autour du groupe et des certains singles à été intense. (sur des titres comme « Words » ou « Why do you run » entre autres).

Adepte du « point de tension mélodique», cher à d’autres groupes belges dont dEUS, et qui propose une augmentation d’énergie sans changer de tempo ni d’harmonie, en modulant simplement autour du thème (« Right this time »), Arid sait au mieux tirer parti du peu de variété des harmonies en cassant ses rythmes métronomiques par des moments plus sirupeux (comme dans le passage mélo(dique) de « I hear voices »).

Cet album bien que très mièvre, et manquant de relief, propose

Arid c’est !

Arid c’est comme Queen sans Freddy, comme du Muse sans basses plombée et guitare dégoulinantes, comme un groupe de brit-pop sans les tabloïds qui vont avec, …

Arid ce n’est pas !

Un groupe de rock belge, … en tout cas ca n’en a pas le gout, l’odeur, la forme et la consistance.

Malgré tout souhaitons leur bonne chance pour leur nouvel album sorti ce début mars et dont nous ne manquerons surement pas d’entendre encore certains de ses fruits sur les ondes dans les mois qui viennent.

Zita Swoon

Dès son départ de dEUS, il était écrit que Stef kamil carlens, devenu guitariste chanteur, ne sortirai pas des spotlight. Et quand Everyday I Wear a Greasy Black Feather on my Hat (premier vrai album d’après dEUS débarque en 95, c’est la claque.

Je me rappelle pour les avoir vu, à cette époque dans un obscure salle de Liège, combien la richesse des instrumentations de Tom Pintens et la voix de paon en rut de Stef pouvait se faire dresser la pilosité des plus aguerris à la vague pop/rock flamande.

I Paint Pictures on a Wedding Dressest avec A Song About A Girls , a mon avis le meilleur de ce que Zita Swoon peut faire. Amener un coté intimiste et jazzy dans des mélodies et des rythmes tantôt blues, tantôt afro-cubain, tantôt rock, mais toujours « traditionnellement flamand ».

Dans cet album « coup de cœur » deux titres me sont encore plus cher « Our daily reminders » qui en live au Pukkelpop 99 m’a tiré des larmes (et je suis pas « bon public »)… et « One perfetct Day » … qui rappelle combien Stef a manqué par la suite à dEUS en terme de voix et d’harmonie.

Bar Kokhba “Lucifer. The Book of Angels vol. 10” – Denis

mardi 23 février 2010

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Et bien voila un disque sur lequel je ne voulais pas poser une critique… Comment aborder un album de Zorn ? un Zorn sans Zorn ! Un Zorn avec son habituel rendez vous de guest star ! Un Zorn sans prise de risque ! Mais bon je me lance, faut l’accoucher celle-là, et au forceps svp…

Entouré ici du sextet Bar Kokhba, Joey Baron , Marc Ribot, Cyro Baptista, Greg Cohen, Erik Friedlander, Mark Feldman, et oui rien que ça, il a de chouettes amis notre John Zorn , c’est la grosse artillerie , on sait que l’on va avoir de la virtuosité, du talent, et qu’ils vont même se permettre le luxe de s’amuser.

Je l’avais complètement zappé cet album, probablement par lassitude des productions zorniennes, ou juste pas envie de yidicheries pour le moment, alors je l’écoute, le réécoute …. Et je n’arrive pas à me sortir de l’esprit, que je n’y retrouve rien de nouveau et que ça m’ennuie franchement, les thèmes sont connus, le tout est homogène et joué avec beaucoup de fun, mais tout ça on l’a déjà entendu.

C’est peut être une bonne première approche de l’univers de Zorn, un album tout terrain qui plaira en toutes circonstances, mais moi j’ai envie qu’il me surprenne, me transporte vers autre chose, et là c’est plus du surplace mais de la fixation dans le béton armé.

Du coup je n’arrive pas à sortir quelque chose de positif de cet album… et pourtant on peut vraiment dire que je suis un fan du gaillard.
Bon sur ce, je vais me réécouter un peu de "Naked City" et de "Painkiller" !!!

Bar Kokhba “Lucifer. The Book of Angels vol. 10” – Franck

mercredi 3 février 2010

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John Zorn saxophoniste, John Zorn compositeur, John Zorn producteur et directeur de maison de disques (Tzadik), l’homme a bien des facettes. Des métiers qu’il accomplit avec beaucoup de maîtrise. Trop pour certains. Le propos n’est pas ici de juger l’homme d’affaires mais l’une de ses innombrables productions. On lui dénombre plus d’une centaine d’albums et ce, sans compter les collaborations. S'y retrouver dans sa production et, à fortiori, dans le gargantuesque catalogue "Tzadik" est un vrai jeu de pistes et de détours.

Issu de l’avant-garde new-yorkaise de la fin des années 70's John Zorn finira par rencontrer le succès en 1985 grâce aux reprises de musiques de film ; notamment celles d’Ennio Morricone. Suivront ensuite les formations "Naked City" et "Painkillers". Epoque où je fais sa découverte. Quelle claque je me prends! Une musique forte, hétéroclite faite de free jazz, de musique de film, de mathcore, d’improvisation, de dub, d’ambient, de musique contemporaine… Zorn : c’est traverser ces univers musicaux à mach 2.

Le « Bar Kokhba – Lucifer Book of Angels Vol. 10 » est loin de ce coup de poing dans la gueule que je m’étais pris à l’époque… Et pourtant…

Le projet Bar Kokhba est né en 1996 avec un double album assez austère, baigné des traditions juives comme souvent dans le travail de Zorn. Mais la formation qui est sous les feux des projecteurs, à cette époque, est son quatuor Masada. Trompette, batterie, contrebasse et saxophone construisent un des jazz les plus passionnants depuis le New Thing et les grandes années de "Blue Note". Coloré comme de la musique Kletzmer et avant-gardiste comme un jazz new-yorkais peut l’être. Mais Zorn n’est pas du genre à mettre tous ses œufs dans le même panier. Il compose et mène de front d’autres projets dont ses fameuses musiques de films (Filmworks). Il prête son saxophone et monte des formations le temps d’un ou deux albums. L’homme a bien des facettes dis-je ! Outre l’écriture et l’instrument, il faut lui accorder deux autres talents: Celui de producteur ; il dirige le label Tzadik d’une main de fer et celui de s’entourer. A ses côtés on retrouve des musiciens d’un niveau et d’une intelligence musicale hors du commun. En les produisant, en collaborant avec eux, en les engageant dans ses propres projets, il s’est créé une vraie famille. Des musiciens qui jouent ensemble à longueur d’année, qui s’approprient les morceaux, qui improvisent et qui font de cette manière évoluer sa musique. Un modus operandi pas si éloigné des traditions manouche, rom et… juive forcément.

Au quatuor Masada va succéder le Masada Electrique, début de ce siècle. Une réinterprétation des morceaux de la formation. Cyro Baptista complète les percussions. Marc Ribot ajoute une grande part de guitare électrique. Joey Baron, qui tient la batterie, va, un temps, céder sa place mais nous le retrouverons sur ce "Bar Kokhba". Idem pour Greg Cohen à la contrebasse. Lui-même faisait partie du "Masada String Trio" avec Erik Friedlander et Mark Feldman et, tous trois figurent à nouveau dans la formation "Bar Kokhba". L’album sort en 2008. Cela fait donc 10 voire 15 ans que ces musiciens jouent, ensemble, le même répertoire. Zorn est, ici, à l’écriture et à la production. Pas une note de saxophone n’apparaît sur le disque. Un album qui est le résultat de douze années d’un travail d’artisans, de polissage, de ciselage et de finition. Un jazz de chambre où Zorn a écrit tous les morceaux mais où il a aussi créé l’alchimie entre les musiciens. La musique y est vivante, brillante. Au trio de cordes détenteur de traditions, d’une forme de classicisme répond la guitare électrique. Pas de distorsion, pas de larsens, un son clair et brillant éclairant en contrepoint le jeu du violon et du violoncelle. Les percussions apportent, elles, les couleurs de l’Orient.

Un disque à la croisée des chemins empruntés par Zorn. On retrouve Marc Ribot et Cyro Baptista comme dans le Masada Electrique. Les cordes s’inscrivent clairement dans la tradition Kletzmer mais avec une écriture qui s’est finement assurée au fil des compositions. On va reconnaître cette plume, cette orientation, dans les Filmworks depuis le 10e Opus jusqu’au plus récent. Soit treize albums plus tard. Un disque à la croisée des chemins auquel il ne manque que deux choses pour comprendre l’homme : son saxophone et la liberté dégagée par ses précédentes formations.

L’aventure sonore, l’improvisation, l’inattendu, points communs d’un "Naked City" et d’un Electrique Masada, à 20 ans d’écart, ne sont pratiquement pas présents ici. Cela a pourtant existé pour en arriver là car c’est dans le jeu et l’écriture des musiciens. La décision a été prise de vernir tout cela pour cet album et non de galvaniser.

Pour ceux qui ne sont pas encore contaminés par le jazz et la musique du monde, ce disque est une belle porte d’entrée. Pour ceux qui, séduits, voudraient poursuivre en douceur, les derniers filmworks de Zorn sont souvent de belles promenades musicales. Pour ceux enfin qui veulent se lancer dans l’aventure sonore, dans un jazz où sont contés les grands épisodes historiques, héroïques et épiques de la tradition hébraïque, il faut se plonger dans l’écoute de Masada.

Bar Kokhba “Lucifer. The Book of Angels vol. 10” – Eric

mercredi 27 janvier 2010

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barkokhba_luciferSans vouloir entrer dans les détails (j’en serais incapable) de la nébuleuse du monde de Zorn (oh, ça fait un peu Toy Story, comme intro :-)), Bar Kokhba est une xième émanation du groupe de jazz créé par Zorn himself, Masada. Tout comme Masada (Site historique situé en Israël), Bar Kokhba emprunte son nom à l’histoire d’Israël (c’est le nom d’une révolte importante des juifs contre l’empire romain). Le projet est donc empreint d’une forte identité culturelle juive… “Lucifer Vol.10” s’inscrit dans une série d’albums donc chacun porte le nom d’un ange cité dans la Torah. Sur papier, le line-up est impressionnant (Ribot, Cohen, Douglas, Baron, etc…). Lucifer étant l’ange le plus populaire (même si c’est pour de funestes raisons…), ce dixième opus serait-il le l’album de Zorn à absolument écouter ?

Je ne suis pas un spécialiste de jazz aussi je vais relater mes impressions de l’écoute sans entrer dans le débat de la construction harmonique mais plutôt sur la richesse des sons et des ambiances. Après consultation, je me rends compte qu’il s’agit d’un sextet, woaw, ça va faire du monde ça ! ;-) Je lance l’écoute, un peu dubitatif au départ, et je découvre un jazz oriental magnifique, riche avec des cordes splendides, une guitare magnifique de Ribot (un peu plus en retrait que d’habitude ?) et des percussions presque latines… Woaw, j’adore!

Dès le premier morceau, on est pris par l’ambiance et la dynamique des morceaux. L’alliance de la guitare et du violoncelle dans le thème est géniale, c’est léger et mélodique. Je redoutais le côté hermétique de ce genre d’œuvre mais je dois constater que cet album est accessible à tout auditeur aimant un jazz inspiré teinté de motifs de “Jewish music”. Je constate aussi avec bonheur qu’il n’y a pas ici de démonstration excessive comme souvent dans le jazz mais que les successions de thèmes sont bien amenées, claires voire dépouillées. Il est rare que l’égo des musiciens de ce calibre soit à ce point mis de côté pour une alchimie collective au plus grand bonheur de l’auditeur. Les mélodies parlent d’elles-mêmes, les dialogues apparaissent naturellement et on a parfois presque l’impression d’écouter une jam session tellement cela paraît instinctif à certains endroits… Les interventions de Ribot, comme aime ou pas, sont lumineuses et apportent un réel côté électrique dans cette ambiance très feutrée. On se retrouve ainsi dans un monde de sonorités jazzy ouatées aux thèmes hébraïques, c’est une réelle expérience de voyage que d’écouter cet opus.  Et c’est d’une sérénité…

Spain “The Blue Moods of Spain” – Cd N°7

jeudi 7 janvier 2010

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Un petit extrait :

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The Blue Moods of Spain - Laurent

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Plusieurs semaines m'ont été nécessaires pour écouter cet album et en écrire la critique. C'est dire si l'expérience a été difficile. Pour faire court, je n'ai pas apprécié l'album. Sans doute le manque de background attaché à l'artiste et à son concept...

Voici ma découverte de The Blue Moods of Spain, plage par plage :

It's so true - Immédiatement, ce morceau (le meilleur de l'album) me fait penser à quelque chose. Un tube des années 50 ou 60, je ne sais plus. Un truc énorme. Mais pas moyen de revenir sur le titre. Toujours est-il que c'est répétitif mais plaisant. Sauf... sauf qu'à un moment on (je) aimerait bien que « ça » démarre, que « ça » se lance. Attente non récompensée.

Ten nights - Ici aussi on est dans le répétitif, dans le calme, le relaxant. Voire le soporifique. On a l'impression que les musiciens se contiennent (de trop). L'ambiance est déprimante. C'est longuet.

Dreaming of love - Et zut ! Encore et toujours la même chose, la même construction musicale. Et c'est trop gentil, trop léger. Et surtout inutilement long. Argh ! Décidément, je n'y arrive pas. J'espère qu'on va m'offrir autre chose pour les pistes suivantes...

Untitled #1 - Le problème avec ce genre d'album, c'est que si on accroche pas au premier morceau... on court à la déception pour l'entièreté de l'œuvre. Ici, je me rends vite compte que le chanteur n'a pas de voix. Il soupire plus qu'il ne chante et parvient difficilement à hausser le ton. Techniquement, c'est trop aigu, trop piquant, trop travaillé. On a l'impression que les instruments ne forme pas un ensemble. Et une fois de plus, c'est long, très long. Et répétitif.

Her used to been - Je souffre. Les morceaux sont trop calqués les uns sur les autres. J'attends désespérément une envolée plus rock, plus pop. En vain. Et ce chanteur qui n'a pas la carrure pour mener l'exercice à son terme. Désolé. Je coince.

Ray of light - Ici, on a un morceau prometteur mais au final tout ça manque de fluidité. Pitié, changez de chanteur ! Une approche plus rock eut été un bon choix. Hélas, le groupe se cantonne à ses riffs répétitifs et ennuyeux.

World of blue - Le coup de grâce ! Dix minutes is te veel ! Ils ont décidé de m'achever, c'est pas possible.

I lied - Encore un morceau qui aurait mérité une autre approche. Mais non. Apparemment, l'album sera construit sur un moule unique. Artistiquement pauvre.

Spiritual - Que dire de plus puisqu'on reste sur le même thème ? Que l'effet stéréophonique arrive de façon inappropriée et désagréable ? Que « tchic - tchic - boum » pendant de longues minutes est abrutissant ?

En conclusion, mais vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé. Pas du tout. Peut-être faut-il écouter cet album à un moment particulier, dans un endroit spécifique ? Je ne sais pas. Pour moi, quelques accords et quelques riffs ne font pas de grands morceaux... voire de musique ! Je pense qu'il ne faut pas découvrir cet album comme moi, de but en blanc, sans liaison personnelle mais au contraire l'associer à un évènement, à une ambiance. Dommage pour moi.

The Blue Moods of Spain - Eric

lundi 4 janvier 2010

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spain Riff de basse lancinant et voix tranquille, c’est calme, reposant et ça nous laisse rêveur voire méditatif... Les chansons développent des ambiances pop mélancoliques soutenues par une voix posée et calme, une batterie feutrée et une guitare acoustique aux accords simples et efficaces. Ainsi commence l’album de Spain “The Blue Moods of Spain”. Spain ? Un groupe constitué autour de Josh Haden, qui n’est autre que le fils de Charlie Haden – célèbre contrebassiste qui jouait avec Don Cherry, Coleman, Jarrett, Shepp, Getz…

En écoutant “The Blue Moods of Spain”, tout y paraît si simple, à portée de main, humain. Les intro de basses apaisantes, les accords cristallins des guitares acoustiques, les mélodies épurées. “Des chansons lentes, belles, qu'on écoute en boucle, qu'on voudrait interminables, suspendues en l'air, hors du temps et des modes…” Intemporel est le mot qui convient le mieux à l’album, il aurait pu être composé et enregistré il y a 50 ans comme dans 50 ans…

Si le papa a certainement influencé le choix de l'instrument de Josh, la musique reste dans le monde folk-rock-blues, un blues acoustique parsemé de jazz (Ah, ces soli de guitares paisibles). Spain évolue dans une musique feutrée mais néanmoins efficace, magnifique en tout cas. Bien sur, le titre de l’album porte bien son nom, le folk-blues se révèle aussi marrant que le dernier Hawley (voir plus bas). Haden reste dans l’auto-apitoiement permanent, le regret, la plainte de l’amoureux mais ce n’est pas du pathos intellectualisé, c’est de l’humain, on est en pleine musique organique… Curieusement, cette musique ne déprime pas,au contraire, on la partage, on la vit… Oui, c’est ça, ça se vit, ça se ressent, il faut juste laisser sa raison un peu sur le côté et s’ouvrir aux émotions et aux sons…

Ca reste à écouter la nuit de préférence, pour profiter de l’ambiance feutrée… Late-night groove music comme disent les ricains.

Pour résumer très joliment, voici un petit texte de Pierre Terdiman sur l’album :

Je me suis fait avoir…

Pourtant je le savais bien qu'il ne fallait pas y toucher. Mais ça n'a rien changé. Une seconde d'inattention, et voilà, terminé, game over.

Changement de disque: « The Blue Moods of Spain”.

J'ai compris mon erreur dix secondes après les premières notes. Fallait pas le lancer, fallait pas le réécouter, fallait le laisser sous la pile. Je savais ça pourtant, y'a quelques années. Mais aujourd'hui je me suis fait avoir comme un débutant.

23h38, première note du premier morceau.

23h39, j'ai totalement oublié ce que j'étais en train de faire, le monde peut bien s'écrouler, je reste scotché sur Spain, incapable de faire autre chose qu'écouter.

23h40, j'éteins toutes les lumières, je m'allonge tout habillé, je ferme les yeux, le cocon douillet tissé par Josh Haden se referme sur moi, et selon toute vraisemblance un sourire niais orne probablement mon visage. Bonheur.Ray of Light et World of Blue marquent la transition entre le bout de réalité qui avait survécu dans la pièce et le rêve pur et dur. Je me suis endormi, je crois. C'est le silence qui m'a réveillé.

Ca faisait longtemps que j'étais pas retombé dans le piège Spain. Alors voilà mon nouveau fantasme officiel : the blue moods of Spain dans le Blue Lagoon (musique lente, idéale à cet endroit, j'ai honte de pas y avoir pensé plus tôt), ensorcelé par une jolie miss serrée contre moi, enivré par la fragrance de sa chevelure, envoûté par ses yeux…

En attendant, je me suis fait avoir. Comme un bleu…”

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