Greatest guitarists by Rolling Stone magazine

mardi 17 juillet 2012

|


Rolling Stone magazine publiait, il y a quelques semaines, son palmarès des cent plus grands guitaristes de tous les temps. Classement hautement subjectif dont on ne discutera ni l’ordre, ni la sélection. Même si Neil Young est relégué honteusement en fin de liste. Il est d’abord question de riffs, de bends, de slide, de Blues, de rock’n roll et d’évoquer certains morceaux d’anthologie que ces gratteux ont laissé à la postérité.

Le pinacle du temple est tenu par Jimi Hendrix. Icône d’une époque, génie proclamé de tous, peut-être un des seuls guitaristes dont les morceaux, après quarante ans, gardent une réelle fraicheur. Un feeling incroyable, un touché de manche qui le rendent reconnaissable entre tous. Ajouté à cela, quelques morceaux à très fortes personnalités (Purple Haze, Little Wing, Foxy Lady) et des prestations scéniques qui ont marqué les esprits. L’indicible est devenu légende. Au-delà de cela, au-delà des « live » que tout le monde connait, ses versions studio témoignent encore de son côté visionnaire par les arrangements, la richesse sonore et le travail d’enregistrement.

En cinquième place, on voit apparaitre Robert Johnson. Aux confins du Blues, aux racines du rock et des premières notes amplifiées, pourquoi ne pas évoquer un Charlie Christian (dont l’influence a plus marqué le jazz) ou un Big Bill Bronzy (dont le Hey Hey a été repris par Clapton) ? Peut-être en effet une question d’influence et de filiation spirituelle. Clapton a immortalisé son Crossroad, tandis que Sweet Home Chicago a traversé la moitié du XXème siècle puisqu’il était encore interprété par Ben Harper au début de sa carrière.

Un Blues qui est aujourd’hui conservé aujourd’hui par les deux gardiens du style : B.B. King et Eric Clapton respectivement troisième et quatrième dans le classement. A plus de quatre-vingt ans, B.B. King, l’ambassadeur et un des derniers survivants, a grandi aux sources du Blues et du Gospel, dans l’état du Mississippi. Il a connu l’électrification du genre, la migration vers le nord de ces musiciens noirs à la recherche de club et de contrats. Il plait par ses qualités de soliste qui lui permettent d’enregistrer rapidement ses premiers tubes. Mais surtout, il bénéficie des bonnes grâces de musiciens blancs à l’orientation plus rock, à une époque où les distinctions raciales étaient encore profondément ancrées.

Un de ces blancs n’est autre qu’ Eric Clapton, ce britannique qui se réapproprie les standards du Blues pour se faire une réputation parmi les jeunes londoniens branchés. Il est aussi l’anglais qui éveilla l’Amérique blanche à ce patrimoine musical qu’elle délaissait jusque-là. Une musique de noirs plus seulement faite pour les noirs. C’est au cœur des années soixante que tout se passe pour Eric Clapton. Avec les Yardbirds et ensuite avec John Mayall pour au final fonder le trio qui finira d’édifier sa réputation de guitariste et de frontman : Cream. Dont les I feel free et Sunshine of your love deviendront des hymnes hippies lors de longues versions où improvisations et psychédélisme étiraient les morceaux sur plus d’une douzaine de minutes.

Autre blanc a fondé son jeu sur le blues du delta du mississippi est Duane Allman. Le second meilleur guitariste du classement est une autre de ces incarnations du mythe de liberté que les années 60 ont enfanté. Sa moustache en fer à cheval est pourtant loin du Flower power californien. Il va lourdement électrifier l’héritage « blues » qu’ont laissé des B.B. King pour poser les bases d’un rock sudiste carré et robuste. Il exploitera les techniques de jeu de ses prédécesseurs noirs comme les bends démesurés sur lesquels il rajoute des variations d’accord et surtout, la technique du slide, du bottleneck. Joué sur les guitares qui feront la noblesse du rock et du hardrock plus tard : la Gibson SG et la Gibson Les Paul. Il mourra jeune et, à l’instar de Jimi Hendrix, traversa l’histoire du rock et de la musique du vingtième siècle comme une espèce d’étoile filante.


Avec ces cinq guitaristes, Rolling Stone magazine tente clairement de légitimer l’héritage américain sur ce que fut la musique de la deuxième moitié du vingtième siècle.

0 Votre commentaire:

Followers