N°1 : Jimi Hendrix by Erik

lundi 16 juillet 2012

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Aaaah Jimi… Plus de 40 ans qu’il nous a quitté et toujours au top des gratteux de l’histoire.
Pourquoi cet engouement autour du natif de Seattle ? Pourquoi influence-t-il encore aujourd’hui bon nombre de gratteurs de mandolines ?
Perso, quand je commence la guitare dans les années 80, Hendrix ne figure pas (ou plus) dans les influences présentes à ce moment-là. Mais il plane (il aurait apprécié Clignement d'œil) autour des influences de l’époque (Young, Iommi, Van Halen et consorts)… Je ne saisis pas alors que tous ceux que j’écoute se sont gavés de chaque notes du chevelu gaucher. En effet, Hendrix, c’est un peu comme un roman fondateur que tu dois lire pour comprendre les écrits contemporains, une sorte de mythe fondateur sur lesquels vont venir s’appuyer pléthore de gratouilleux (Malmsteen, Jon Roth et autres fanas de la Strat). Pourtant, quand je le découvre, je trouve cela horrible, c’est brouillon, le son est mauvais, le gars chante mal, les compos m’apparaissent bâclées. 20 ans plus tard quand je redécouvre le bonhomme, je comprends alors comment il était un météorite pour l’époque.
Remember 1966, le rock devient plus dur avec les Who et autres cogneurs mais il manque l’aspect débridé que nous découvrirons tous plus tard. Hendrix arrive avec son sens de l’impro basé autour des plans blues, mais du blues éclaté, tiraillé par un son totalement neuf. En effet, la particularité du son d’Hendrix réside dans l’exploration de toutes les possibilités que lui offrait l’époque : Fuzz, Wah-Wah, flanger, larsen, etc… Pourtant, tout comme beaucoup de grands guitaristes, sur scène il n’utilise que le minimum. Voici le témoignage du guitariste Harvey Mandel (Canned Heat) :
« Je me revois attendant anxieusement de voir Jimi jouer de près car, pour l’avoir vu en concert, je pensais qu’il devait avoir un truc mystérieux construit dans sa guitare afin d’obtenir tous ces incroyables sons. J’ai vite découvert qu’en fait, il n’utilisait qu’une vieille Strat et des amplis Marshall. Il avait quelques gadgets comme l’UniVibe, la Fuzz Face et la Cry Baby, mais tous ces articles étaient disponibles partout dans le commerce. La magie, à vrai dire, provenait uniquement de ses doigts. » — Harvey Mandel, Hors Série Guitare & Claviers 1990
“Et oui c’est bien à propos du jeu et du son du maître qu’il faut crier au génie” (AlbumRock). Le son ? Les potards sont poussés à bloc, s'ensuit un déluge de larsens et de réverb et cette sensation qu’Hendrix ne joue pas de la musique mais s’incarne véritablement dans ses notes nous offrant ainsi le contenu même de ses délires inconscients…
Magique le gaillard mais surtout perfectionniste (Voir les 43 prises nécessaires pour le thème Gypsy Eyes), curieux (il écoutait tout ce qui se trouvait à portée de ses oreilles…), rigoureux (il enregistrait tout d’où le nombre incroyable d’albums posthumes) et showman. Jimi avait tout pour marquer les années 70. Il a élargi le rock par ses innovations et a marqué le public par ses prestations scéniques (Monterey, Woodstock, Ile de Man, etc…). Comme pour beaucoup d’innovateurs, le public l’a boudé pendant longtemps et il aura fallu une reprise (Hey Joe, la plus connue et une des moins passionnantes ?), tout le soutien de Clapton et Townshend à Londres pour qu’à force de dates, il puisse émerger et se faire connaitre d’un plus large public. 4 ans et 4 albums seulement (trois studio et un Live) de son vivant, c’est peu et c’est suffisant à la fois pour comprendre toute la modernité de l’artiste. De l’album “Are you experienced” qui l’a fait découvrir (qui contient déjà un tas de pépites telles que Foxy lady, Red House, Fire, The wind cries Mary) au chef d’œuvre “Electric Ladyland” (Voodoo Chile !) en passant par “Axis, Bold as love”, Hendrix embrase le rock psychédélique de la fin des années 60 et plus rien de ne ressemblera à ça après son passage…
Magique… Quand on l’écoute aujourd’hui, on est d’emblée frappé par la diversité musicale. Sur “Bold as Love”, il part de l'introspection d'un "Up From The Skies" très jazzy pour ensuite confronter l'auditeur à la dureté de titres comme "Spanish Castle Magic" et continuer son exploration musicale en mariant funk ("You Got Me Floatin'"), jazz, soul et même rock plus traditionnel ("One Rainy Wish")… Et que dire du blues ? Dans son premier album, sa prédilection pour lui et pour l’expérimentation se fera sentir tout au long de la galette, rappelant au passage que son aventure musicale commença en compagnie de Little Richard ou de BB King. L’incroyable "Red House", s'inscrit en fondateur d’une certaine forme de blues qui va inspirer bon nombre de guitaristes (Stevie Ray Vaughan, Popa Chubby, Jeff Healey pour ne citer qu'eux). Alors que les beaucoup plus déstructurés "Third Stone From The Sun" et "Are You Experienced?" sont autant d'orgies hallucinatoires à la limite de la transe dans lesquelles Hendrix innove en passant des parties de bandes à l’envers sur fond de sonorités étranges. La force des albums réside dans l’intensité et dans la contradiction des morceaux, ce qui aura comme effet de botter le cul au monde entier du début des 70’s… Son décès inopiné, ses délires psychédéliques, ses exploits sexuels, son look Gypsy et son statut de musicien black achèveront ce que la musique a commencée en faisant passer Super Jimi au statut d’icône du Rock. Amen.

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