Muse – The Resistance – Cd N°5

mercredi 14 octobre 2009

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Avant d’attaquer le vif du sujet, il convient de dire que ce n’était pas une réelle bonne idée de proposer le dernier Muse en “blind test” tellement on a parlé de cet album et tellement on a entendu le single “Uprising” qui ouvre l’album.

Les articles qui vont suivre sont donc de faux “blind” :-) D’autre part, honte sur moi, je ne connaissais pas Muse avant de découvrir leur album "Black Holes and Revelations" en 2006 que j'ai beaucoup aimé, j’avoue…

Bref, j’ai donc découvert le dernier album des britanniques avec une oreille peu exercée aux ambiances électro-rock du trio et globalement neutre. Mais un coup d’œil sur le Net me montre à quel point cet album ne laisse personne indifférent… Et c’est parti !

L’ouverture de l’album se fait avec “Uprising”, single qui tourne en boucle partout où il y a des ondes, difficile donc d’ignorer le morceau. Bon, les sons ne sont pas neufs (et ce sera une constante sur l’album) mais la voix de Bellamy y fait merveille. Les lyrics ne relèvent pas de la philosophie nietzschéenne ("they will not control us...we will be victorious", etc…) mais le morceau est dynamique et bien balancé. C’est vrai qu’il y a du Calogero anglais là-dessous (Merci Inrocks)… La fin du morceau amorce déjà l’empreinte Queenienne de l’album avec ses “Hey” scandés et ses claps à la “Radio Ga Ga”.

Morceau suivant, “Resistance” surprend par son thème au clavier digne des années 80 après une intro toute en douceur. Le morceau décolle lentement avant le pont “It could be wrong” et on est clairement dans de la pop-rock bien formaté radio. Surprenant de la part d’un groupe qui n’a plus grand chose à prouver point de vue succès radio…

Le troisième morceau est encore plus déroutant. “Undisclosed Desires” fait dans le rythme typiquement R’n’B avec un refrain à la Depeche Mode. Surprenant… Bon, c’est bien foutu mais on a l’impression d’écouter un tribute au groupe de Basildon.

Le choc vient du quatrième morceau, “United States of Eurasia”. Intro au piano et violons, Matthew se la joue balade romantique avant que la fin du couplet ne nous surprenne tellement on a l’impression que le sieur Freddie Mercury et ses comparses sont de retour pour accompagner les Musiens ! Le morceau part alors dans un hymne débridé dédié au thème d’orwell avec moult thème orientaux, chœurs omniprésents et… la reprise d’une Nocturne de Chopin (avec tous les violons possibles). Curieux morceau qui ne ferait pas tache dans l’œuvre des 4 de Queen.

Guiding Light” avec ses sons de synthé 80’s et la voix de Bellamy haut placée ne prends pas, il est lourd et semble fané avant d’avoir fleuri.

Unnatural Selection”, après une intro fade, donne le ton : ce sera du plus pêchu ! Un couplet pas vraiment original qui est suivi par un pont bien aérien :-) Le morceau décolle alors pour devenir un des meilleurs de l’album, succédant ainsi à “Uprising” (le singeant d’ailleurs un peu avec ses “Hey”).

MK Ultra” surprend de nouveau avec son thème à l’OMD. Banal et sans réelle consistance…

I Belong To You” n’est pas la dernière surprise de l’album mais sans doute une des meilleures… De la balade enlevée au piano de nouveau inspirée par le lyrisme Mercurien, le morceau évolue vers le morceau typique d’un Keane. Le break transforme de nouveau Bellamy en l’ex-leader de Queen (sans la voix malheureusement) .

Et, pour terminer, le tryptique “Exogenesis” propose un collage de presque 13 min. mêlant musique classique et arrangements pop-rock…

Bref, un album hétérogène, surprenant qui peut rebuter comme accrocher et ce, grâce aux mélodies accrocheuses et au chant inspiré de Bellamy. Enregistré en Italie et auto-produit, l’album tient debout par une sorte de miracle dont seul l’équilibriste a le secret. Il est clair que le virage vers le rock symphonique est perturbant pour l’auditeur et que Muse s’est inspiré de l’oeuvre de Queen, d'ailleurs ouvertement cité comme référence dans les interviews, pour le plus grand bonheur des fans anglais qui ont réservé une sortie triomphale à ce nouveau disque. Mais, sans la voix de Mercury et sans les arrangements somptueux de la guitare de May, cela suffira-t-il à convaincre ?

MAJ du 15/10 : (Article du blog "Goute ma musique")

Brian May adoube officiellement Matthew Bellamy

le 15-10-2009

On le pressentait dans notre chronique : avec The Resistance, les p'tits gars de Muse se sont bien fait déchirer par les critiques, même outre-Manche, la plupart des commentateurs leur reprochant d'avoir un peu trop lorgné sur les premières oeuvres de Queen (ce qui fait tout le charme de cet album, soit dit en passant).

Mais qu'en pense Brian May, guitariste de Queen ? Eh bien, interrogé par des confrères britanniques, il a avoué son goût pour l'album : "J'adore, je pense que c'est du super boulot. Ce sont des gars extrêmement talentueux, et comme nous ils ne sont pas pris très au sérieux la plupart du temps". Continuant son concert de louange, le guitariste permanenté a ajouté : "Ce sont des musiciens extraordinaires. De vrais virtuoses - bien plus que je ne le suis. J'aime la façon dont ils expriment leur folie, ce qui est toujours une bonne chose pour un artiste".

Tant de compliments, ça doit faire plaisir. On se demande ce qu'en aurait pensé Freddie Mercury...

1 Votre commentaire:

Nebz a dit…

Jolie tirade ! Beaux comparatifs... Une prôse parfaite et une analyse bien balancée :) "we want more" oserais-je scander ?

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