Richard Hawley « Truelove's Gutter » - Franck

vendredi 16 octobre 2009

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Ah ! Comme elle est belle, la jeunesse ! Nous écoutions Black Sabbath, Dead Kennedys et Siouxsie à longueur de temps. Sauf le dimanche, le jour des grands-parents. Là, le pick-up diffusait du Alain Barrière, du Marcel Amont, du Marc Aryan et pas question de mettre son walkman sur les oreilles. Je me suis toujours demandé quelle kitscherie du genre nous laisserions à nos enfants et petits-enfants. Cet album pourrait en être.

Les ingrédients sont ici ceux du crooner. Une guitare acoustique, une voix grave, une slide guitar et de douces mélodies empruntées à la country. Les envolées, quand il y en a, se font sur du velours. Pas d’explosions mais juste de quoi donner un peu plus d’espace à l’auteur, à sa voix et à sa guitare. On pense à Scott Walker. Les morceaux sont parés pour les clubs de Las Vegas, veste en satin noir, gomina et Ray-Ban à large monture. C’est doux et sucré comme une pomme d’amour. Trop peut-être. Soyeux comme une robe de velours portée par un mannequin de cire. Une musique de salon qui ne fera pas tourner le lait à l’heure du thé, qui ne défrisera pas mammy le dimanche après-midi. Un album au charme désuet. Bel exercice pour ce musicien anglais que d’aller marcher sur les plates-bandes du King et du Rat-pack. Mais encore faut-il rivaliser. Tout est parfaitement orchestré, l’album ne manque pas d’unité mais probablement de classe, d’interprétation et de personnalité dans l’écriture. Le genre d’album dont on tombe sous le charme ou que l’on trouve profondément ennuyeux dès la deuxième écoute.

Pour ma part, je préfère le ranger et continuer à écouter les albums de Spain, de Soulsavers même si mes petits-enfants les trouveront probablement d’une kitscherie extrême.

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